Comment les étudiants imaginent leur bureau idéal ?
Organisation du travail

Comment les étudiants imaginent leur bureau idéal ?

À l’heure où l’immeuble de bureaux est perçu comme un espace de performance et de sociabilisation, celui-ci subit toutefois de nombreuses évolutions pour répondre aux nouveaux besoins de flexibilité et d’agilité imposés par la crise sanitaire, mais aussi désirés par les actuels et futurs salariés. Pour identifier les évolutions à venir et se projeter dans le bureau du futur nous sommes allés à la rencontre de plusieurs étudiants ; Et si l’idée d’une généralisation du nomadisme et du Flex office semble séduire ces Digital Nomad, certains étudiants s’envisagent dans une organisation du travail plus tranchée. Découvrez à quoi ressemblera le bureau du futur !

L’organisation du travail : une question de génération ? 

Les attentes qu’ont les jeunes générations et le rapport qu’elles entretiennent au travail est tout autre de notre génération et de celle de nos parents. Le travail et la place qu’il représente, socialement parlant mais aussi en matière d’investissement, tend à décliner au profit d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

Plus question pour ces générations de vivre sous le joug des compromis. Le travail doit répondre à des notions de développement personnel, d’équilibre et de quête de sens. Il est un tremplin vers un mieux vivre personnel et collectif. Des considérations rendues possibles en raison d’un marché de l’emploi en faveur des candidats (- 5 points de chômage au premier trimestre 2022) et par l’urgence climatique, sociale et politique qui imposent de changer nos comportements. Toutes les générations prennent le poids de leur responsabilité et engagent une approche plutôt décomplexée de leur vie. Le mot d’ordre qui anime leurs actions est « lifestyle ». 

Jérémy D. étudiant dans une école de commerce parisienne nous confie « Je ne veux pas faire semblant ni faire l’autruche, aujourd’hui l’important ce n’est pas d’avoir une relative sécurité de l’emploi et de suivre le schéma classique boulot/maison/enfants. Je veux pouvoir me dire que j’ai choisi mon travail pour ce qu’il pourrait m’apporter d’un point de vue personnel et à la société. Je ne suis pas naïf, je ne vais pas révolutionner les choses à mon niveau mais si déjà le travail que je choisi me permets de me sentir bien dans mes baskets et de gérer ma vie personnelle comme je l’entends c’est déjà cool. Je n’ai pas envie d’aller au bureau pour pointer des horaires. » 

Un état d’esprit qui a, et qui aura, nécessairement des conséquences sur le marché de l’immobilier de bureaux et la façon dont les actuelles Générations Y utiliseront les espaces de travail dans les années à venir.

La flexibilité à tout prix !

Le rapport au travail pour les jeunes générations s’envisage sur un rapport de confiance. Ils prônent la flexibilité des espaces de travail, de l’organisation, des horaires… Le travail comme l’espace dans lequel il est réalisé, doit se justifier. 

Théo D. nous indique « Je me forme de mon côté aux métiers du marketing digital et si dans le cadre de mon activité j’ai besoin de me concentrer pour coder ou concevoir des campagnes d’acquisition, je ne vois pas l’intérêt pour moi de venir au bureau. Je suis beaucoup plus performant et impliqué à distance. J’aime le télétravail pour la flexibilité qu’il m’offre et pour la relation de confiance qu’il me permet d’avoir avec mes managers. C’est aussi un super moyen pour monter en compétence plus vite et pour gagner en autonomie : quand on est seul et que l’on doit avancer, on est bien obligé de se remettre en question et de tester. Mon rêve ce serait même de trouver une entreprise à la Google qui prône le 100% télétravail, bon avec quelques moments de convivialité de temps en temps, mais une relative liberté c’est sûr ! » 

Autre argument en faveur de la flexibilité, le besoin de changement permanent. Pour ces générations tout doit aller vite. Le confort de l’habitude et de la maîtrise d’un sujet, d’un environnement ou d’une expertise n’est plus envisageable. 

Carmen G. ajoute « J’ai besoin d’être stimulée en permanence, d’apprendre, de continuer à me former. J’ai bien conscience que les choses évoluent rapidement, notamment grâce à la digitalisation des process et des outils, et je veux faire partie d’une génération qui reste dans le coup. J’aurais le temps de me poser plus tard mais aujourd’hui je veux continuer à apprendre tout ce que je peux et ne pas avoir la sensation de me reposer sur mes lauriers. » avant de compléter « pour ce qui est des espaces de travail, c’est pareil, je ne supporte pas la routine, j’ai besoin d’environnements de travail différents et j’aime choisir l’espace que je vais utiliser dans la journée en fonction de ce que j’ai à faire. Je suis très fervente du Flex office. Cependant, je recherche quand même la compagnie des autres et le travail en équipe. Pour moi l’espace de travail idéal c’est un centre de coworking bien localisé et riche de services. » 

La recherche d’un espace social 

Une récente étude menée par le cabinet Parella en partenariat avec la mutuelle Heyme a cependant illustré que 46% des jeunes actifs (25 – 34 ans) craignent les effets néfastes d’un télétravail massif et notamment en termes de communication avec leurs collègues, managers ou partenaires. 

Chloé V. nous a confié que « L’immeuble de bureaux actuel doit nécessairement se réinventer pour livrer des espaces plus flexibles, mais je ne veux pas revivre l’expérience des confinements de 2020 et cette période d’isolement qui nous a éloigné les uns des autres. Pour moi le travail et le bureau sont vecteurs d’échanges et d’épanouissement personnel. Je veux me déplacer sur mon lieu de travail pour rencontrer mes collègues, travailler en équipe et partager des moments de convivialité avec eux. J’ai besoin des autres pour avancer. […] J’avoue qu’aujourd’hui les espaces de travail qui me séduisent le plus sont les centres de coworking et les espaces de bureaux flexibles. L’open-space ne me vend pas du rêve. »

Le monde du travail, en complète réinterprétation, répond donc à de multiples réalités qu’il faudra que les entreprises prennent en compte dans les années à venir pour continuer à séduire les talents et à les retenir. Une nouvelle cartographie des espaces de travail s’apprête ainsi à voir le jour dans les prochaines années et nous avons hâte de découvrir si ces espaces en devenir sauront se montrer à la hauteur des attentes des jeunes générations.

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